Nous essayons constamment de réaffirmer le soi, ce qui prouve déjà que c’est quelque chose de très fragile et ténu ; sinon, pourquoi devrions-nous le réaffirmer tout le temps ? Pourquoi avons-nous toujours peur que le « moi » soit menacé, soit insécurisé ou n’obtienne pas ce dont il a besoin pour survivre ? Si c’était une entité aussi solide que nous le croyons, nous ne nous sentirions pas si souvent menacés.
Ayya Khema
Ayya Khema est une très grande dame qui a laissé une empreinte mémorable dans la tradition du Theravâda...
C’est notre esprit qui nous rend heureux, c’est notre esprit qui nous rend malheureux. Il n’y a pas une personne au monde, pas une seule chose au monde qui ait ce pouvoir.
Pourquoi la méditation est-elle si importante ? Vous devez le savoir, sinon vous ne seriez pas en train de lire ce texte. Je voudrais insister sur le fait que la méditation n’est pas seulement une chose que l’on fait en plus du reste, quand on a du temps libre, mais qu’elle est essentielle à notre bien-être.
Voyez comment fonctionne une personne qui craint de ne pas être acceptée, qui a peur de l’échec ou qui est peu sûre d’elle : elle n’aura pas besoin de se souvenir de ses peurs pour réagir toujours selon le même schéma. Eh bien, les états d’esprit libérés s’installent en nous de la même manière.
De quoi faut-il se libérer en priorité ? De préférence, commençons par nous débarrasser de toutes les circonvolutions de l'esprit, de toutes ces histoires insensées et irréalistes qu’il nous raconte et que nous ne pouvons pas nous empêcher de croire.
Le désir et l’aversion n’ont rien de personnel ; personne ne peut prétendre en être seul détenteur ; ils appartiennent à l’humanité. Nous pouvons apprendre à lâcher cette idée personnalisée que nous avons de nos états mentaux et cela nous libérerait d’un sérieux obstacle.
La seule chose qui soit réelle, c’est que nous avons six racines en nous : trois racines bénéfiques et trois qui sont néfastes. Ces dernières sont l'avidité, l’aversion et l'ignorance de la réalité ; mais il y a aussi leurs contraires : la générosité, l'amitié bienveillante et la sagesse. Intéressez-vous à cette question en toute sérénité.
Si le futur n’est pas encore arrivé et que le passé s’en est définitivement allé, que nous reste-t-il ? Un moment très fugace : celui-ci. Il passe plus vite que nous ne pouvons l’exprimer. Mais en faisant le meilleur usage de chaque instant, nous pouvons avoir une attention d’instant en instant qui aboutit à une profonde vision intérieure.
L’esprit méditatif est le fruit de l’attention, de la claire compréhension et de l’apaisement des sens. Ces trois aspects de la pratique doivent être développés chaque jour dans les activités ordinaires de la vie. La paix et l’harmonie en résulteront et notre méditation s’épanouira.