Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
Le remède formel à l’agitation et au remords consiste souvent à accorder toute l’attention voulue au calme (vūpasamo) de l’esprit (S.V, 106).
Relativement parlant, le calme de l’esprit peut survenir à tout moment.
Si l’agitation persiste, nous devrons peut-être rechercher des situations propices à l’instauration d’un esprit calme : comme un environnement tranquille, des personnes paisibles ou des activités qui détendent.
Bien sûr, dans le contexte de la méditation, le développement de la concentration est le moyen le plus direct d’apaiser l’esprit (A.III, 449).
L’explication donnée sur les « cinq facultés spirituelles » dit que, puisque « l’énergie favorise l’agitation », il est recommandé d’équilibrer l’énergie avec la concentration (voir plus haut).
La concentration, au sens technique du terme, signifie la focalisation de l’attention permettant d’atteindre les absorptions méditatives.
Cependant, l’agitation mentale est un obstacle à l’absorption méditative, alors comment ces deux facultés travaillent-elles ensemble ?
Si nous définissons la concentration dans son contexte le plus large comme le fait de « rassembler » ou de « recueillir », nous pouvons l’appliquer à la canalisation de l’énergie.
En la comprenant ainsi, nous pouvons faire en sorte que l’agitation ne soit pas un obstacle mais une source d’énergie supplémentaire.
Le dilemme est de savoir comment canaliser efficacement cette énergie.
Cela nécessite un certain degré de compréhension et de prise de conscience de la dynamique de l’énergie car si nous ne la gérons pas correctement elle se transforme en agitation et nous en sommes submergés, et si nous l’étouffons trop, nous nous retrouvons dans un état de léthargie.
À quel point pouvons-nous réellement gérer cette énergie d’agitation ?
Le corps et l’esprit sont interdépendants.
Par conséquent, lorsque l’esprit est agité, il est bon de canaliser cette énergie dans le corps plutôt que de rester assis avec un esprit qui vagabonde dans tous les sens.
En faisant de la méditation en marchant ou un exercice physique méditatif, vous pouvez canaliser cette énergie mentale agitée dans une activité corporelle méditative et la transformer ainsi en concentration et en présence consciente… en espérant qu’il ne s’agira pas d’un simple transfert.
Si nécessaire, lorsque vous avez trop d’énergie, vous pouvez commencer par faire un peu de jogging ou quelque chose de similaire. C’est peut-être une activité temporaire de transfert mais au moins, elle est saine.
Une fois que le niveau d’énergie est gérable, vous pouvez investir votre énergie et votre attention dans une activité physique méditative qui pourra calmer l’esprit.
Source du texte Dhamma de la forêt