Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
Parmi les autres activités de canalisation d’une énergie agitée figurent les récitations ou les activités dévotionnelles.
Certaines personnes sont très occupées dans la vie et souhaitent méditer pour calmer leur esprit.
J’ai souvent rencontré des personnes occupant des emplois assez stressants qui m’ont demandé comment gérer leur mental agité ou les mouvements nerveux qui les secouaient quand elles essayaient de s’asseoir en méditation après le travail.
Prenons l’exemple de notre petit rituel du soir : nous entrons dans la pièce avec attention et commençons par l’exercice physique consistant à nous incliner trois fois devant l’autel.
Si cela est fait avec présence d’esprit et attention, on peut considérer qu’il s’agit d’une méditation de conscience du corps. Ensuite, nous récitons les textes en les psalmodiant, ce qui est un exercice de méditation verbale qui aide à focaliser l’esprit à travers l’expression orale – même si nous ne savons pas ce que les mots veulent dire.
Le rythme monotone et la répétition fréquente participent à cet effet apaisant ; ils canalisent notre énergie dans le corps sans agiter l’esprit avec des concepts. Ensuite nous nous posons dans la posture assise.
Il y a donc un apaisement progressif : on est passé de l’exercice physique des prosternations faites en pleine conscience, à l’expression verbale des récitations psalmodiées et on est arrivé à la posture assise, stable et posée.
Tandis que si vous sortez d’une activité trépidante et que vous vous asseyez immédiatement en méditation, l’esprit continue à tourbillonner et le corps s’agite probablement encore lui aussi.
Mais si vous parvenez à passer progressivement et tranquillement à la posture assise, vous pourrez redistribuer une partie de cette énergie agitée de manière plus judicieuse.
Il est très courant pour de nombreux bouddhistes traditionnels de commencer leur méditation par des chants dévotionnels. La plupart de ces chants sont des récitations des enseignements du Bouddha, qui peuvent non seulement aider à focaliser l’esprit mais aussi l’inspirer, l’élever ou le connecter à des états mentaux propices.
La récitation des refuges est particulièrement utile : on prend refuge dans la sagesse du Bouddha, dans la vérité du Dhamma, et dans la communauté compatissante du Sangha.
On peut aussi réciter le Karaṇiya Mettā Sutta : les paroles du Bouddha sur la bienveillance. Sinon, peut-être qu’une courte lecture de certains textes spirituels adaptés peut aider à l’intériorisation.
Ce sera un moyen de faire passer l’énergie mentale du mode conceptuel « cerveau gauche » au mode « cerveau droit », plus méditatif.
Une activité faite en pleine conscience serait également bénéfique, par exemple nettoyer son lieu de méditation ou, si on est dans un monastère, nettoyer l’autel, le garnir de fleurs, allumer de l’encens et des bougies.
En fait, toute action corporelle, parole ou pensée qui peut aider à calmer, à poser et à centrer l’esprit peut être utilisée comme support pour une pratique spirituelle calmante et paisible.
Source du texte Dhamma de la forêt