Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
Lorsque l’esprit est nerveux et agité, il convient de développer les trois facteurs d’éveil apaisants que sont le calme, la concentration et l’équanimité (S.V, 114).
Selon les Écritures, ce qui va alimenter le calme, c’est accorder fréquemment une attention appropriée à la tranquillité du corps et à la tranquillité de l’esprit (S.V, 104) ; ce qui va alimenter la concentration, c’est accorder fréquemment une attention appropriée à l’attribut du calme et à l’attribut de la non-distraction (SV, 105) ; tandis que ce qui va alimenter l’équanimité, c’est accorder une attention appropriée à tout ce qui est le fondement de l’équanimité (SV, 105).
Le calme est le plus diversifié des facteurs d’éveil, dans la mesure où il a aussi bien un aspect physique qu’un aspect mental.
Donc, si nous canalisons une énergie agitée dans le corps, il pourrait être bénéfique de mettre l’accent sur cette qualité de calme.
Le Chemin de la pureté mentionne un certain nombre d’autres facteurs à prendre en compte pour développer le calme : des facteurs physiques tels que manger des aliments nutritifs, rechercher un climat agréable et maintenir une posture appropriée, mais aussi d’autres facteurs tels que la modération, éviter les personnes agitées, se rapprocher de personnes calmes et rechercher résolument la tranquillité (PP.139; cf. CDB, 1907n .89).
Développer la concentration est, bien sûr, le moyen le plus direct de travailler avec l’agitation et l’inquiétude.
Cependant, c’est aussi la qualité la plus opposée à l’agitation, de sorte qu’il est préférable de l’aborder de manière plus indirecte, par exemple, comme mentionné ci-dessus, en canalisant cette énergie dans des exercices physiques qui induisent la concentration.
Certaines fois, développer un certain degré de concentration sur un objet de méditation aide à détourner l’attention de l’agitation et du remords ou de leurs causes, ou à affaiblir les habitudes de distraction ou de pensée discursive.
Au lieu d’être débordé par ces influences perturbantes, nous apprenons à nous en dégager et à ramener doucement et patiemment l’attention sur l’objet de méditation. Ainsi, nous pouvons « accorder fréquemment une attention appropriée » à l’attribut de la tranquillité et éventuellement amener progressivement l’esprit vers un état moins agité.
Au fur et à mesure que nous prenons confiance dans ce processus, il prend de l’ampleur et ces obstacles ont de moins en moins de force.
Le troisième des facteurs d’éveil qui aide à apaiser l’esprit est l’équanimité. C’est la plus subtile des vertus méditatives, il faut donc être vigilant et ne pas la laisser se transformer en indifférence, désintérêt ou insouciance.
La véritable équanimité consiste à être calme au milieu de l’agitation, paisible dans la tourmente, et posé dans le chaos.
Donc, si on est capable de maintenir l’équanimité quand on sent de l’agitation en soi, on cesse d’alimenter l’agitation et on constate qu’elle est remplacée par l’équanimité.
Le Commentaire sur le Saṃyutta Nikāya (PP.139; cf. CDB, 1908n.91) énumère d’autres moyens de maintenir l’équanimité, tels que la neutralité ou l’impartialité envers les êtres vivants et tous les phénomènes conditionnés (saṅkhāra), ainsi que se rapprocher de personnes ayant la même orientation.
Source du texte Dhamma de la forêt