Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
Savoir que notre vision du monde risque d’être déformée nous permet de ne pas la prendre trop au sérieux : il s’agit simplement d’une perception.
Bien sûr, c’est la seule perception que nous ayons pour travailler, donc nous ne la rejetons pas totalement non plus.
Si nous remarquons que nous sommes dans la confusion à propos d’une certaine expérience, nous pourrons nous dire que nous en avons peut-être une perception déformée et qu’il s’agit finalement de quelque chose d’impermanent, d’insatisfaisant et d’impersonnel. L’un des exemples que donnait Ajahn Chah est celui d’un verre brisé.
Quand il sera cassé, les gens se souviendront que tout est impermanent, ne serait-ce que pour dissiper leur déception.
Cependant, il ajoutait que, si on comprend vraiment l’impermanence, on devrait dès le départ considérer ce verre comme s’il était déjà cassé. Ensuite, lorsque cela se produit, on n’est pas surpris mais soulagé : « Ah, finalement il révèle sa vraie nature d’objet impermanent ! »
Le Bouddha a encouragé l’investigation des processus qui font que les personnes non-éveillées se saisissent d’un « moi » personnel. Ainsi, plutôt que de demander : « Qui suis-je ? », il serait plus utile de demander : « Qu’est-ce qui crée ce sentiment de ‘moi’ ? »
Source du texte Dhamma de la forêt