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Les tonalités des ressentis

Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.

Comme mentionné plus haut, dans le processus de la conscience sensorielle apparaissent aussi des tonalités dans les ressentis (vedana).

La conscience de la tonalité des ressentis est le deuxième des quatre fondements de l’attention. Il s’agit des tonalités émotionnelles les plus fondamentales que nous puissions ressentir : agréables, désagréables ou ni agréables ni désagréables (neutres).

Ce que cette observation nous apprend de plus important, c’est que ces ressentis sont en réalité sans substance et changeants. On recherche les plaisirs des sens pour ressentir du plaisir mais quand nous voyons clairement à quel point les ressentis sont fugaces et précaires, cette entreprise devient absurde et grotesque (cf. S.IV,211). On ferait aussi bien de chasser le vent…

Mais ce corps est impermanent, conditionné et né de certaines causes.

Alors, pour ce corps qui est impermanent, conditionné et né de certaines causes, quand un ressenti agréable apparaît, comment pourrait-il être permanent ?

Ainsi, pour ce qui concerne le corps et les ressentis agréables, on demeure à contempler l’impermanence, à contempler la désintégration, à contempler la disparition, à contempler la cessation, à contempler l’abandon. En demeurant ainsi, la tendance sous-jacente d’avidité envers le corps et les ressentis agréables est abandonnée.

… [De même pour les ressentis désagréables et la tendance sous-jacente à l’aversion, et de même pour les ressentis neutres et la tendance sous-jacente à l’ignorance] (S.IV,211).

Il y a un autre avantage à cette meilleure compréhension de la nature de la tonalité des ressentis : on voit qu’il s’agit essentiellement d’une expérience subjective parce que les ressentis proviennent de notre propre esprit, et non des objets extérieurs.

Par conséquent, le meilleur endroit pour trouver des ressentis agréables est votre propre esprit et c’est ce que les pratiques spirituelles – en particulier le développement de la méditation – ont à offrir (cf. S.IV,225).

De plus, ce sont les tonalités de ressenti qui conditionnent l’apparition du désir.

Si une impression sensorielle engendre un ressenti agréable, en nous s’éveille le désir de maintenir cette sensation en prolongeant l’impression sensorielle.

Il est évident que le désir de plaisir sensoriel apparaît et disparaît selon que l’impression sensorielle est attirante ou déplaisante.

Nous connaissons ainsi l’origine du désir de plaisirs des sens.

Source du texte   Dhamma de la forêt