Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

Les bons amis

Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.

Les bons amis sont un atout très important quand on travaille sur les obstacles de même qu’à tous les stades de la pratique spirituelle.

Quand l’esprit est obscurci par les obstacles, il est bon d’aller trouver une personne qui a « développé l’esprit » pour qu’elle nous apprenne à nous en libérer (A.III,317).

On peut toujours compter sur un bon ami expérimenté capable de nous guider, de nous offrir de sages conseils et d’être un exemple bienfaisant.

Tous les bons amis peuvent apporter soutien et encouragement, nous écouter, nous féliciter ou nous prendre dans leurs bras. Sans l’empathie d’un ami, affronter les défis du travail spirituel est souvent morne et déprimant, surtout quand la pente est raide.

Par contre, le simple fait de savoir que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin peut nous remonter le moral et nous réconforter.

Le Bouddha a déclaré que l’amitié spirituelle était la vie spirituelle toute entière (S.V,2) et il s’est donné beaucoup de mal pour établir une communauté monastique qui fonctionne bien, où des amis spirituels partagent les obligations communautaires ainsi que leur sagesse et leur expérience.

Avoir de bons amis est souvent mentionné dans les Écritures. Par exemple, les bons amis sont à l’origine du développement des quatre supports de l’éveil :

1) Il demeure réservé grâce à la modération du Pātimokkha, parfait en conduite et en recours, conscient du danger de la moindre faute ; ayant accepté les règles d’entraînement, il s’y entraîne.

2) Il écoutera facilement, sans difficulté ni problème, on parlera de la vie austère bénéfique pour ouvrir le cœur et l’esprit, on parlera du désir apaisé, du contentement, du retrait, de la non-association, de l’éveil de l’énergie, de la moralité, de la concentration, de la sagesse, de la libération, de la connaissance et de la vision de la libération.

3) Il sera ferme dans l’effort pour abandonner les attitudes malsaines et développer les attitudes saines ; un effort régulier et déterminé, sans éviter la responsabilité des qualités saines.

4) Il sera sage, doté de la sagesse qui connaît l’apparition et la disparition, qui est noble et pénétrante, et qui conduit à la fin de la souffrance. (A.IV,352)

Quant à la confiance que l’on peut avoir dans un enseignant, le Bouddha a donné quelques lignes directrices : c’est en vivant auprès du maître que l’on apprend à connaître ses vertus ; c’est en ayant affaire à lui que l’on découvre son honnêteté ; c’est dans l’adversité que sa fortitude se révèle ; et c’est en parlant avec lui que l’on connaît son degré de sagesse. Mais tout cela ne peut être vérifié qu’après un certain temps et par une personne qui est elle-même attentive et sage (A.II,187).

Il est à espérer que ces remarques nous rappellent de ne pas être trop précipités dans nos jugements de personnes qui pourraient nous aider sur la voie spirituelle.

Par ailleurs, si nous sommes assez ouverts et assez humbles, nous pouvons recevoir des conseils utiles de tout un chacun. La communauté spirituelle inclut un large éventail de personnalités avec des points forts et des faiblesses, et il arrive que ceux qui nous rebutent le plus sont ceux qui vont nous faire les réflexions les plus éclairantes.

Source du texte   Dhamma de la forêt