Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

L’Arahant

Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.

Celui qui atteint sur cette terre la dernière étape de l’éveil est appelé arahant, littéralement « l’être noble » ou « digne ».

 

Avec la destruction des souillures, il réalise par lui-même avec une connaissance particulière, dans cette vie, la libération de l'esprit et la libération par la sagesse qui est libre de toute souillure, et ainsi il demeure apaisé. (A.I, 234)

 

Avec la réalisation de cet état, les dix entraves sont détruites et les obstacles de la léthargie, de la somnolence et de l’agitation sont éliminés.

Cette prise de conscience est principalement décrite en référence à la « destruction des souillures » de la sensualité (42), de l’existence, des opinions et de l’ignorance, qui ont une corrélation avec les entraves (voir annexe 2).

Un arahant est également défini comme « libre des souillures, ayant accompli la vie sainte, fait ce qui devait être fait, déposé le fardeau, atteint son propre bien-être, complètement épuisé les entraves de l'existence, ayant parfaitement compris la libération » (A. IV, 369).

À ce stade, toutes les pollutions de l’esprit étant entièrement éliminées, les arahants sont dits « au- delà de l’entraînement » (asekha), car ils ont achevé l’entraînement à la moralité, à la concentration et à la sagesse (A.I, 234).

 

Alors le Vénérable Anuruddha, demeurant seul, en retrait, vigilant, ardent, résolu, comprit rapidement le Dhamma par lui-même avec une connaissance directe et, connaissant par lui-même, il est entré et il est demeuré dans cet incomparable point culminant de la vie religieuse pour laquelle un homme de bonne famille quitte à juste titre la vie de famille pour l’errance. Et il sut : « La renaissance est épuisée, la vie religieuse est accomplie, ce qui était à faire est fait, il n’y aura plus de vie future. » Et le Vénérable Anuruddha devint l’un des arahants. (A.I, 282)

L'arahant est incapable de tuer, de voler, d'avoir des rapports sexuels, de mentir, de stocker des objets pour le plaisir, de désavouer le Bouddha, le Dhamma, le Sangha et l'entraînement, et de suivre un mauvais chemin par désir, aversion, illusion ou peur (A.IV, 370).

Au moins quatre types d’arahants sont mentionnés : ceux qui possèdent le triple savoir (te-vijja), ceux qui possèdent les six sortes de pouvoirs psychiques (abhiññā), ceux qui sont « libérés des deux façons » et ceux qui sont libérés par la sagesse (SI, 191).

On dit que celui qui est libéré des deux façons peut « atteindre avec le corps et demeurer dans ces espaces de liberté (43) qui sont paisibles, au-delà des formes et immatériels, et ses souillures sont épuisées grâce à sa vision de sagesse » (M.I, 477).

« Libéré par la sagesse » signifie qu’ils ne peuvent pas atteindre les « libérations immatérielles » mais que les souillures sont épuisées.

Cette catégorie inclut l’arahant qui s’est éveillé par ce que l’on appelle « la vision sèche » ou « la révélation profonde sèche » (sukkha-vipassaka) dont les Commentaires disent qu’elle ne passe pas par les absorptions (44) (jhāna).

Il semble que la majorité des arahants à l’époque du Bouddha aient été « libérés par la sagesse » car un sutta indique que parmi les 500 arahants présents, il y en avait soixante des trois premiers types et donc 320 libérés par la sagesse (SI, 191).

De manière générale, si nous développons les exercices de méditation prescrits pour les différents obstacles et que nous intégrons les pratiques de soutien dans notre vie, nous remarquerons que nous sommes moins entravés par les obstacles, tant dans notre pratique spirituelle que dans notre vie ordinaire.

Idéalement, les obstacles peuvent être atténués jusqu'à ne plus obstruer le développement de la concentration d'absorption, ce qui permet d’approfondir davantage la vision pénétrante.

À mesure que s’approfondit la compréhension de l'impermanence, de l'insatisfaction (dukkha) et de l'impersonnalité de tous les phénomènes conditionnés, on éprouve un désenchantement (nibbīda) croissant, puis un détachement (virāga) et enfin une libération (vimutti) (S.IV, 24).

 

Moines, la forme corporelle… les ressentis… les perceptions… les processus mentaux… la conscience sensorielle sont impermanents ; ce qui est impermanent est dukkha ; ce qui est dukkha est non-soi ; ce qui est non-soi doit être vu tel que c’est réellement avec sagesse ainsi : « Ceci ne m’appartient pas, ce n'est pas ce que je suis, ce n'est pas ‘moi’. » Voyant les choses telles qu’elles sont réellement grâce à la sagesse, l’esprit se détache des passions et il est libéré des souillures sans chercher à s’en saisir. Si l’esprit d’un moine s’est détaché de la forme corporelle… des ressentis… des perceptions… des processus mentaux… de la conscience sensorielle, il est libéré des souillures sans s’en saisir. Étant libéré, il est stable ; étant stable, il est satisfait; étant satisfait, il n'est pas agité; n'étant pas agité, il réalise personnellement le nibbāna. Il sait clairement : « La naissance est épuisée, la vie religieuse est accomplie, ce qui devait être fait est fait, il ne reste plus rien de cet état présent » (S.III, 45)

Moines ! Tout est tellement éphémère, tout est tellement changeant, tout est tellement inconfortable, à tel point qu'il est juste que vous soyez désenchantés de toutes les choses conditionnées, que vous en soyez détachés, que vous en soyez libérés (S.II, 191).

(42) Alors que le non-retour épuise la soif de sensualité de la sphère des sens, deux des cinq dernières entraves épuisées par l'arahant sont le désir de la sphère matérielle subtile (rūpa rāga) et le désir de la sphère immatérielle (arūpa rāga).

(43) Cela impliquerait qu'ils sont au moins capables d'accéder aux absorptions sans forme (arūpa-jhāna), quatre absorptions utilisant un objet « sans forme » pour la concentration : espace sans limite, conscience sans limite, sphère du néant, sphère du ni-perception ni non-perception.

(44) Cependant, voir la note de Bhikkhu Bodhi dans CDB, p. 785, note 210, et Analayo (2012), p.252.

 

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS

 

Les références bibliographiques de l’auteur se réfèrent à des ouvrages en anglais. Le lecteur pourra trouver ci-dessous quelques-uns de ces livres traduits en français suivis de la bibliographie originale.

 

TEXTES DU CANON PĀLI

Digha Nikāya: Tomes I, II, III, Traduction intégrale du pāli par Mohan Wijayaratna, éd. LIS, Paris.

Le dernier voyage du Bouddha : Traduction intégrale du Maha-parinibbāna Sutta (DN 16) par Mohan Wijayaratna, éd. LIS, Paris.

Majjhima Nikāya, les Moyens Discours du Bouddha (Sutta 1 à 10), Mohan Wijayaratna, éd. les Deux Océans, Paris.

Les plus belles paroles du Bouddha, Les versets du Dhammapada, éd. Sully

Le premier enseignement du Bouddha : Dr Rewata Dhamma, éd. Claire Lumière

 

TEXTES SUR LA VIE DU BOUDDHA

Les grands disciples du Bouddha : Tomes 1 et 2, éd. Claire Lumière

Le Bouddha et ses disciples : Mohan Wijayaratna, éd. cerf.

 

AUTRES PUBLICATIONS

Michel-Henri Dufour, Dictionnaire pāli-français du bouddhisme originel, Les Éditions des 3 Monts.

Joseph Goldstein, La pleine conscience et Le chemin vers l’éveil, éd. Deboeck Supérieur. Volumes 1 et 2 du commentaire de l’auteur sur le Satipatthana Sutta.

Ajahn Chah, Tout apparaît, tout disparaît, éd. Sully

Ajahn Chah, Vertu et méditation et Méditation et Sagesse, éd. Sully.

Volumes 1 et 2 du recueil des enseignements d’Ajahn Chah : Food for the Heart.

Bhante Henepola Gunaratana, Les huit marches vers le bonheur, éd. Albin Michel

Bhante Henepola Gunaratana, Méditer au quotidien, éd. Albin Michel.

Dr Brian L. Weiss, De nombreuses vies, de nombreux maîtres, éd. J’ai Lu

Gina Cerminara : De nombreuses demeures, éd. Adyar

 

 

BIBLIOGRAPHIE ORIGINALE EN ANGLAIS

TEXTES DU CANON PĀLI, VERSION ANGLAISE PROPOSÉE PAR WISDOM PUBLICATION, 199 Elm Street, Somerville, MA 02144 USA. www.wisdompubs.org:

Aṅguttara Nikāya: The Numerical Discourses of the Buddha, Bhikkhu Bodhi, 2012.

Digha Nikāya: The Long Discourses of the Buddha, Maurice Walshe, 1995.

Majjhima Nikāya: The Middle Length Discourses of the Buddha, Bhikkhu Ñāṇamoli and Bhikkhu Bodhi, 1995.

Saṁyutta Nikāya: The Connected Discourses of the Buddha, Bhikkhu Bodhi, 2000.

In the Buddha’s Words: An Anthology of Discourses from the Pali Canon, Bhikkhu Bodhi, 2005.

 

TEXTES DU CANON PĀLI EN ANGLAIS, TRADUCTION DE LA BUDDHIST PUBLICATION SOCIETY, P.O. Box 61, 54, Sangharaja Mawatha, Kandy, Sri Lanka. www.bps. lk:

 

The Itivuttaka, John D. Ireland, 1991.The Udāna, John D. Ireland, 1990.

The Discourse on the Root of Existence [M. sutta 1, with commentary], Bhikkhu Bodhi,1992.

The Great Discourse on Causation [D. sutta 15, with commentary], Bhikkhu Bodhi, 2000.

 

 

TEXTES DU CANON PĀLI EN ANGLAIS, TRADUCTION DE LA PĀLI TEXT SOCIETY, 33 Oakfield Road, Bristol BS8 2AT, United Kingdom. www.palitext.com:

 

Sutta Nipāta: The Group of Discourses II, K. R. Norman (trans.), 1992.

Theragāthā: Poems of Early Buddhist Monks, K. R. Norman (trans.), 1997.

Therigāthā: Poems of Early Buddhist Nuns, C.A.F. Rhys Davids & K.R. Norman (trans.), 1989.

 

 

TEXTES DU CANON PĀLI TRADUITS EN ANGLAIS PAR D’AUTRES ÉDITEURS :

 

The Dhammapada, Narada Thera (Pali ed. and trans.), B.M.S. Publications, np., 3rd ed. 1978.

The Sutta-Nipāta, H. Saddhatissa, Curzon Press, London, 1985.

 

 

 

AUTRES PUBLICATIONS:

 

Anālayo: Satipaṭṭhāna: The Direct Path to Realization, Windhorse Publications, 2000.

Analayo, Bhikkhu: Excursions into the Thought-World of the Pali Discourses, Pariyatti Press, Onalaska, 2012; www.pariyatti.org

Gethin, Rupert: The Foundations of Buddhism, Oxford University Press, 1998.

Gombrich, Richard F.: Theravada Buddhism, Routledge & Kegan Paul, London, 1988.

Hanson, Rick: Buddha’s Brain, New Harbinger Publications, Inc., Oakland, 2009.

Hanson, Rick: The Enlightened Brain (7 CD Audio), Sounds True, Boulder, 2011.

Harvey, Peter: An Introduction to Buddhism, Cambridge University Press, 1990.

Kotre, John: White Gloves: How We Create Ourselves Through Memory, The Free Press, New York, 1995.

Levine, Stephen: Healing into Life and Death, Gateway Books, Bath, 1989.

Malalasekera, G. P.: Dictionary of Pali Proper Names; 2 vols., (reprint), Oriental Books Reprint Corporation, New Delhi, 1983.

Masters, Robert Augustus: Spiritual Bypassing, North Atlantic Books, Berkeley.

Ñāṇamoli, Bhikkhu: The Life of the Buddha, Buddhist Publication Society, Kandy, 1972.

Ñāṇamoli, Bhikkhu: The Path of Purification, a translation of the Visuddhimagga, Buddhist Publication Society, Kandy.

Netherton, Dr. Morris: Past Lives Therapy, http://pastliferegression.com/past-life-regression- books/

Nyanaponika Thera and Hellmuth Hecker: Great Disciples of the Buddha, Wisdom Publications, Boston, 1997.

Nyanatiloka Thera; Buddhist Dictionary, Buddhist Publication Society, Kandy, 1980.

Rahula, Walpola: What the Buddha Taught, Gordon Fraser, London, 1982.

Saddhatissa, H.: The Life of the Buddha, Unwin Paperbacks, London, 1981.

Schumann, H.W.: The Historical Buddha, Arkana, London, 1989.

Stevenson, Dr. Ian: Twenty Cases Suggestive of Reincarnation, Charlottesville, University Press of Virginia, 1974.

Weiss, Brian: Many Lives, Many Masters, A Fireside Book, 1988.

 

 

 

LIVRES OÙ SONT ABORDÉS LES CINQ OBSTACLES :

Goldstein, Joseph: Mindfulness, A Practical Guide to Awakening, Sounds True, Boulder, 2013.

Gunaratana, Bhante Henepola: Mindfulness in Plain English, Wisdom Publications, Somerville, 1992.

Nyanaponika Thera: The Heart of Buddhist Meditation, Rider, London, 1987.

Nyanaponika Thera: The Five Mental Hindrances, Buddhist Publication Society, Kandy.

Soma, Thera: The Way of Mindfulness, Buddhist Publication Society, Kandy.