Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
Il est très important d’être capable de faire la distinction entre le ressenti particulier de haine de soi et toutes les autres réactions qui y sont liées comme la culpabilité, la dépression, le blâme de soi, le remords, etc.
Ensuite, il s’agit d’essayer de séparer le « moi » de la haine.
Une fois que nous y voyons plus clair, nous pouvons travailler avec ces deux choses exactement comme nous le faisons pour les autres formes de négativité, avec toujours plus de bienveillance et d’investigation.
Pour commencer, que détestons-nous, quel aspect du « moi » nous semble-t-il repoussant ?
Ensuite, est-il possible que les différents « moi » communiquent entre eux avec un peu plus de gentillesse ?
Nous pouvons peut-être apprendre à être plus tolérants ou moins critiques de nos imperfections.
Nous pouvons apprendre à analyser le « moi » pour comprendre que sa véritable nature est d’être conditionné et fondamentalement insubstantiel, comme nous le verrons plus en détail au paragraphe « Douter de soi » dans le chapitre sur le Doute.
Il est bon de modérer un peu l’autocritique pour analyser les choses plus en profondeur : pourquoi est-ce que je me comporte ainsi ? Peut-être trouvera-t-on ici la motivation pour travailler avec les obstacles.
Quand on travaille sur la vertueuse indignation – laquelle est souvent une réaction conditionnée –, il est important de séparer la certitude d’être dans le vrai et la colère.
Nous devons comprendre que la colère n’est pas une réaction saine ; mais que faire de notre sentiment d’être dans le vrai, comment l’honorer ?
Pouvons-nous nous ouvrir et l’élargir pour nous relier à la justesse universelle de la situation qui inclura tout et tout le monde ?
La colère montre qu’il y a de l’énergie dans cette situation. Cette énergie peut-elle être convertie ou transformée en autre chose ?
Pouvons-nous canaliser plus sainement cette énergie, en faire quelque chose de positif et de responsable ?
Comme l’a dit Gandhi : « Au lieu de se plaindre de l’obscurité, mieux vaut allumer une chandelle ! »
Source du texte Dhamma de la forêt