Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
On dit que la foi peut également être une cause d’agitation.
Si la foi est trop grande, les enseignements ont tendance à nous rendre très enthousiastes et zélés, au point qu’il devient difficile de les analyser calmement.
En outre, cela peut parfois déborder sur le monde extérieur : on a envie de proclamer cette merveilleuse vérité ou d’essayer de convertir ceux qui nous entourent – c’est le « complexe du zèle missionnaire ».
Dans le bouddhisme, il existe un phénomène que l’on appelle « être fou du Dhamma ». Quelqu’un peut être tellement inspiré par sa vision du Dhamma qu’il est obsédé par l’idée de le transmettre aux autres, sans vérifier si le moment et le lieu s’y prêtent ni si les autres s’y intéressent ou pas.
Plutôt que d’essayer d’intégrer ces idées judicieusement et sereinement, il laisse jaillir l’énergie, comme si l’acceptation des autres allait confirmer sa propre compréhension.
Souvent, cette compréhension s’envole elle aussi par la suite, car l’énergie nécessaire pour intégrer tout ce qui lui avait été révélé a été dissipée à l’extérieur.
On dit que la sagesse elle-même peut provoquer de l’agitation, mais il ne s’agit que de la sagesse initiale, la connaissance intellectuelle.
Savoir conceptuellement quels sont les résultats de la pratique peut créer de l’agitation quand on espère obtenir ces résultats qui semblent faciles à atteindre, et cela empêche que se produise une véritable expérience.
De plus, avoir des connaissances spéciales fait se sentir spécial aussi, ce qui peut être très stimulant. On croit savoir tout ce qu’il y a à savoir sur le sujet et on veut prouver ses capacités, ses connaissances ou en débattre avec les autres.
Source du texte Dhamma de la forêt