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Autres pratiques qui aident

Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.

De nombreuses pratiques de soutien sont proposées tout au long des Écritures. Parmi les pratiques formelles d’entraînement, on en trouve trois qui sont : « garder la porte des sens » (indriya guttadvāra) ou « retenue des sens » (indriya samvara), modération dans la nourriture et vigilance (cf. S.IV,103).

Mettre un gardien à la porte des sens et « ne pas se laisser entraîner par des images [de beauté ou de laideur] ni par les traits précis » d’objets des sens évite que « des états d’esprit mauvais et malsains de convoitise et de déplaisir n’affluent. »

Un jour, alors que j’étais en retraite, j’ai entendu par hasard quelques instants d’informations télévisées et entendre parler de tous les malheurs du monde m’a fait vraiment mal – j’aurais dû mieux garder la porte de mes sens. Je me suis demandé si je devais investiguer cette douleur mais puis-je agir sur les événements du monde ?

Peut-être est-il bon, à certains moments, d’ouvrir la porte des sens et de jeter un petit coup d’œil mais c’est parfois très pénible psychologiquement.

Il faut faire attention au degré d’ouverture que l’on peut consentir à la porte de nos sens. Si on est bien présent et conscient, on a un certain degré de contrôle sur ce que l’on peut laisser entrer ou pas. Mais, à n’en pas douter, le contact sensoriel a une force d’influence considérable.

Le deuxième entraînement, particulièrement utile pour ce qui concerne le désir sexuel, concerne la modération en termes de nourriture. Il s’agit de ne manger que pour nourrir le corps, pour qu’il soit sain et puisse assumer une vie spirituelle, et pour éliminer la sensation de faim.

Dans certaines situations, si vraiment on est obsédé et dépassé par le désir sexuel, il suffit d’arrêter de manger pendant une journée et ce désir se transformera en désir de nourriture, ce qui est beaucoup moins dangereux ! Il y a une sorte de hiérarchie dans les besoins, or la nourriture passe avant le sexe. Si vous avez très faim, il est probable que vous n’êtes pas intéressé par le sexe. Cependant, en règle générale, trop manger ou manger des aliments particulièrement riches peut stimuler l’appétit sexuel. Ainsi, la modération en quantité et en type de nourriture est un principe très utile à suivre.

Le troisième entraînement consiste à développer la vigilance ou la présence consciente. Sur le plan formel, cela signifie s’engager à méditer jour et nuit en alternant assises et marches « pour purifier l’esprit des états qui l’obscurcissent. » On ne se repose qu’aux petites heures de la nuit, entre vingt-deux heures et deux heures du matin. Comme l’ont expérimenté de nombreuses personnes, plonger dans d’intenses périodes de pratique formelle de la méditation peut profondément affecter l’esprit en le calmant et le clarifiant, ce qui engendre parfois l’apparition de révélations plus profondes sur les attitudes sous-jacentes qui sont à l’origine de la plupart de nos comportements.

Bien que les Écritures spécifient clairement « quatre heures de sommeil », il est peut-être plus raisonnable de simplement savoir de combien de sommeil on a besoin, à un moment donné, pour revitaliser le corps et l’esprit.

Pendant une retraite de méditation essentiellement sédentaire, il est possible que quatre heures suffisent mais quand on fait un travail physique lourd ou que l’on a une activité mentale intense, le corps et l’esprit peuvent avoir besoin de plus de temps pour récupérer.

Il existe une quatrième pratique qui peut nous aider : le contentement, apprendre à se satisfaire de ce que l’on a. Il y a une infinité de choses agréables et tentantes ; quand allons- nous dire : « Ça suffit » ? Même si la société moderne de consommation ne cesse de proclamer que « plus c’est mieux », nous pouvons apprendre à apprécier la paix de l’esprit qui vient d’un sentiment de contentement.

Une question peut nous aider à nous en souvenir : « De quoi ai-je vraiment besoin et quelle est la part de l’avidité dans mon désir ? »

Moins on possède, plus il est facile de gérer ce que l’on a, de savoir ce dont on a besoin et de s’y tenir.

Source du texte   Dhamma de la forêt