Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

Résumé

Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.

Le doute tel qu’il est compris dans le Canon pāli se rapporte essentiellement au bouddhisme : on doute du Bouddha, du Dhamma, du Sangha et de l’entraînement de l’esprit.

Cependant, comme de nos jours la pensée conceptuelle joue un rôle tellement important, de nombreuses autres formes de doute sont apparues.

Je les ai appelées le doute de soi, la confusion, l'inquiétude, l'indécision et la peur-angoisse.

Certains doutes concernent des sujets précis qui peuvent être étudiés et peut-être résolus. Certains se produisent parce que nous regardons dans la mauvaise direction ou que nous n’appliquons pas une bonne méthode pour les résoudre. Par exemple,

1) ne pas utiliser le bon mode de compréhension : penser, étudier ou méditer ;

2) essayer de connaître ce qui est inconnaissable comme se demander ce qui arrive à un Éveillé après sa mort ;

3) poser des questions à partir de fausses hypothèses comme « Qui s’éveille ? »

Certains doutes surgissent du fait que nous nous attachons à une vision erronée de la réalité ou à des opinions figées qui entrent en conflit avec ce que nous découvrons dans la pratique spirituelle, ce qui nous plonge dans l’incertitude.

La meilleure façon de résoudre le doute est l’investigation.

Nous observons avec attention la nature du doute pour savoir quelle forme il prend. Certaines formes, comme la confusion, l'inquiétude ou le questionnement purement intellectuel, peuvent être dues à de vieilles habitudes qui alimentent cette tendance.

D'autres formes sont dues à une sérieuse investigation de la réalité et peuvent tirer profit d’une pratique méditative, éventuellement avec le soutien d'un enseignant avisé ou d'un ami expérimenté.

Quant au doute de soi, il nécessite une modification des habitudes ainsi qu'une étude de la dynamique qui sous-tend la création du « moi ».

Idéalement, si le doute ne nous paralyse pas, il peut être transformé en une réflexion ouverte : « Qui pose la question ? »

Plutôt que de chercher une réponse à la question et d’ouvrir ainsi la porte à une autre question, nous pouvons porter notre attention sur le silence de l’esprit à un niveau de soi plus profond, peut-être même à la source du « moi ».

C’est ainsi que l’obstacle peut se transformer en une aide.

Ajahn Chah posait souvent la question suivante : « Si vous ne pouvez pas avancer, vous ne pouvez pas reculer et vous ne pouvez pas rester sur place, où allez-vous ? »

Source du texte   Dhamma de la forêt