Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.
Comme nous l’avons bien compris à ce stade, les « obstacles » sont des aspects intrinsèques du « moi » dont il n’est pas facile de se libérer.
Pour limiter l’impact qu’ils ont sur notre vie, nous devons généralement nous y appliquer activement.
Parfois, ils ne sont pas visibles mais, tant qu’ils ne sont pas complètement résolus, ils sont susceptibles de survenir à tout moment et de causer des perturbations dans notre vie, parfois même de nous submerger complètement.
De même avec la méditation : les obstacles peuvent ne pas se manifester à certaines occasions, tandis que d’autres fois, notre pratique de la méditation en est sérieusement perturbée.
Conscient de la nature tenace de ces obstacles, le Bouddha a fourni des conseils très complets et radicaux sur la façon de les traiter.
Même si on se limite à les appliquer partiellement, ces enseignements peuvent être bénéfiques pour affaiblir leur portée.
Développer une attention appropriée peut avoir une influence significative sur la façon dont nous percevons la réalité et sur nos réactions face à celle-ci.
Si notre attention n’est jamais juste, nous avons une mauvaise perception des contacts sensoriels et finalement, nous ne faisons qu’aggraver notre ignorance.
En méditation, passer du temps à contempler l’aspect peu attirant du corps et développer la bienveillance envers soi et les autres, permet de maintenir une bonne forme mentale en prévision des moments où les obstacles du désir sensoriel et de la négativité surgiront soudainement.
D’une part, cela nous permet d’acquérir une certaine expérience et la maîtrise de l’utilisation de ces outils plutôt que d’en connaître simplement la théorie ou la formule ; d’autre part, nous ne perdons pas le contact avec eux et ils peuvent ainsi devenir une partie intégrante de notre pratique spirituelle, car ces expressions du « moi » que sont les obstacles prévalent toujours sous une forme ou une autre.
Dans le processus qui consiste à devenir de plus en plus conscients de nos états d’esprit, nous en venons à apprécier les bienfaits des facteurs d’éveil et à les manifester davantage dans notre vie.
Simultanément, nous constaterons une atténuation des divers obstacles.
Ce processus est généralement une question de degré et, bien qu’ils puissent diminuer en force et en intensité grâce à un effort soutenu, les obstacles ne seront complètement résolus qu’aux différents stades de l’éveil.
Bien que ces quatre stades soient désignés en fonction des « entraves » éliminées ou affaiblies, il existe un lien étroit entre les obstacles et certaines de ces entraves – c’est souvent une question de vocabulaire (voir annexe 2).
Ainsi par exemple, au lieu des mots « désir sensuel et négativité » qui définissent les deux premiers obstacles, les entraves parlent de « convoitise et aversion ».
Source du texte Dhamma de la forêt