Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

Douter de soi

Extrait du livre « Travailler avec les cinq obstacles », Ajahn Thiradhammo.

Il existe une présentation de l’obstacle du doute (S.V, 110) qui en mentionne deux types, interne et externe.

Malheureusement, cela n’est pas expliqué plus avant mais le Commentaire sur le Saṃyutta Nikāya suggère, de façon assez abstraite selon moi, que le « doute interne » consiste à douter de l’impermanence, etc. des cinq agrégats d’attachement (khandha), tandis que le «doute externe » signifierait douter du Bouddha, du Dhamma, du Sangha, de l’entraînement sur la voie, du passé, du présent, du futur et de l’interdépendance des phénomènes (CDB, 1910 note 99).

Quant à moi, je dirais que le « doute interne » pourrait faire référence à un doute de soi qui serait de nature relative ou existentielle.

Le doute de soi relatif, c’est douter de sa propre capacité à pratiquer ou à bénéficier de la pratique, ou se demander si les expériences que l’on vit sont vraiment réelles, valables ou justes.

Le doute de soi existentiel, c'est douter de la nature même du « moi » : qui suis-je ? Que suis je ? Douter de la réalité de ses propres expériences est une forme de doute grave qui peut nuire à la confiance en général.

Le doute de soi existentiel peut mener à une discussion intérieure interminable recouvrant les nombreuses images que l’on peut avoir de soi.

Beaucoup sont ceux qui doutent d’eux-mêmes ou qui souffrent d’un manque de confiance en soi : « En suis-je capable ? » L’autocritique, l’auto-jugement, l’auto-dénigrement sont une épidémie psychologique dans les sociétés occidentales, exacerbée par la compétitivité qui règne dans la société : il n’y a qu’un seul gagnant dans chaque course et tous les autres sont des perdants.

Ce sentiment est en toile de fond tout le temps et il se manifeste dans la pratique spirituelle.

Combien de fois vous êtes-vous entendu dire : « Je ne suis pas assez bon, je ne vais pas y arriver » ou entendu des bouddhistes dire : « Oh, mon bon kamma est épuisé. Il ne m’en reste pas assez pour continuer » ?

Source du texte   Dhamma de la forêt