Extrait du livre « Travailler sur les cinq obstacles » d’Ajahn Thiradhammo
Une façon de garder une longueur d’avance sur l’ego consiste à changer régulièrement notre façon de pratiquer.
Ajahn Chah était un maître dans le changement de routine. Juste au moment où les gens commençaient à s’habituer à une certaine routine au monastère, il la changeait. Le « moi » aime les habitudes, il se cache derrière la familiarité de la routine.
Donc, déranger la routine nous aide parfois à débloquer les énergies et à nous sortir de notre ennui ou de notre léthargie. Au lieu de vous laisser écraser par une routine figée, essayez de faire une longue marche en pleine conscience et voyez quel effet cela produit sur votre niveau d’énergie.
Il m’est arrivé, par une chaude après-midi en Thaïlande, de me battre sans grand succès pour maintenir un degré de présence dans ma méditation.
Au bout d’un moment, je me suis dit que j’allais sortir un peu, juste pour prendre l’air. Je me suis assis sur l’allée en béton, le dos appuyé contre le mur.
Tandis que j’étais assis là, j’ai remarqué les formes que dessinaient les rayons du soleil sur le sol, les feuilles qui flottaient doucement dans la brise, les insectes qui défilaient, et j’ai remarqué que l’esprit était très calme et parfaitement éveillé.
Je suis resté assis comme cela pendant environ une heure en ressentant un degré de paix que je n’avais pas atteint après des heures de pratique de méditation formelle.
Une autre approche particulièrement importante et utile consiste à toujours être présent et conscient dans tout ce que l’on fait, notamment pendant la pratique méditative habituelle.
Je recommande généralement aux personnes d’observer l’état du corps et de l’esprit au début de chaque séance de pratique formelle. Dans quel état physique et mental êtes-vous à ce moment-là ?
Une fois que vous êtes clairement conscient des circonstances qui sont les vôtres, vous pouvez adapter votre approche de la pratique en fonction de la réalité de l’instant.
Généralement, les gens s’engagent dans leur pratique régulière d’une manière méthodique, figée, puis s’efforcent de l’adapter à la réalité de la situation.
Après, ils se demandent pourquoi ils sont fatigués ou pourquoi ils s’endorment – c’est tout simplement parce qu’ils suivent machinalement une routine dénuée de dynamisme.
Source du texte Dhamma de la forêt