Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

Ogha-Tarana Sutta

Samyutta Nikaya I.1

Traverser le courant

Traduit du Pali par Thanissaro Bhikkhu.

Pour une distribution gratuite uniquement.

Note du traducteur : Ce discours ouvre le Samyutta Nikaya sur un paradoxe. Le commentaire nous indique que le Bouddha enseigne à la déesse un paradoxe pour subjuguer son orgueil. Pour donner à ce paradoxe un contexte, vous pourriez lire d’autres passages du canon ayant pour objet l’effort juste.

 

 

Ainsi ai-je entendu, une fois le bienheureux demeurait près de Savatthi

dans la mangrove de Jeta, au monastère d’Anathapindika. Alors une certaine déesse, à l’aube, son éclat formidable éclairant la totalité de la mangrove de Jeta, alla vers le bienheureux. A son arrivée, s’étant inclinée devant lui, elle se tenait à ses côtés. Tandis qu’elle se tenait là, elle lui dit :

« Dites-moi, monsieur, de quelle manière vous avez traversé le courant.

– J’ai traversé le courant sans avoir avancé, sans être resté immobile.

– Mais comment, monsieur, avez-vous traversé le courant sans avoir avancé, sans être resté immobile ?

– Quand j’avançais, je me faisais emporter. Quand je restais immobile, je sombrais. Ainsi j’ai traversé le courant sans avancer, sans rester immobile.

– Enfin je vois

Un brahmane, totalement délié,

Qui, sans avoir avancé,

Sans être resté immobile,

A traversé

Les enchevêtrements

Du monde

C’est ce que la déesse dit. Le maître approuva. S’apercevant que « le maître m’a approuvé », elle s’inclina devant lui, tourna autour de lui, le gardant sur sa droite et alors disparut aussitôt.