Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

Méditation, Ajahn Akincano

Extrait du livret « à propos des cinq empêchements », Ajahn Akincano


MÉDITATION

 

Revenez au centre de votre poitrine, sur le niveau du cœur pour quelques moments.

Laissez derrière les situations dont vous venez. Prenez conscience du bien qui se passe dans notre vie. Nous sommes tellement prêts à nous plaindre, à dire ce qui n’est pas bien avec nous-mêmes, avec notre vie, avec les conditions dans lesquelles nous nous trouvons. Je vois bien que nous faisons le contraire…

Le fait que vous entendiez l’enseignement du Bouddha, que vous sentiez la nécessité de pratiquer, de vous ouvrir à quelque chose qui est au delà du sens commun…le fait que vous ayez le privilège de donner du temps, de l’énergie à un tel cheminement est dû à beaucoup de conditions, à beaucoup de gens aussi…des gens qui soutiennent l’enseignement du Bouddha depuis longtemps, les gens qui soutiennent ce temple ici, et les endroits où vous pratiquez, les gens qui font la cuisine maintenant, des gens auxquels nous devons beaucoup de gratitude…

Attestez du bien que vous recevez, même si tout n’est pas parfait. Pour le moment, mettez l’accent sur ce que vous avez reçu, sur ce qui vous permet de vous ouvrir et de vous appliquer à un enseignement spirituel. C’est une appréciation primordiale des choses de valeur, reconnaître les choses de valeur.

Peut-être pensez-vous que c’est normal, mais ce n’est pas normal.

Peu de gens sont capables de faire ça. Constatez que le fait de pouvoir faire ça, c’est que vous l’avez reçu de quelque part.

Ressentez de la gratitude de pouvoir pratiquer. Elargissez ce sens de gratitude, ne vous arrêtez pas à la limite de vous même. Offrez cette gratitude aux autres.  

Je pense vous laisser avec quelques questions, qui je pense vous seront utiles – questions que, moi je me pose souvent, questions qui aident à clarifier : où vont mes énergies ?

Finalement c’est ça la question : où vont mes énergies ? C’est la que j’ai le choix, est-ce que je canalise mes énergies dans des actes, dans des formes d’intentions transformatrices ou est-ce que je laisse traîner, je laisse courir ? 

La première des questions que je trouve utile, c’est quand je me trouve attaché à quelque chose, où impliqué dans quelque chose, je me demande : qu’est-ce qui pense ça, qui fait ça, qui ressent ça ? Qu’est – ce que c’est, exactement ?

Donc, prenez cette question d’un peu plus loin : qu’est-ce c’est qui pense la pensée très convaincante qui coule dans votre tête ? Qu’est ce que c’est qui ressent ce sentiment très convaincant, très fort maintenant ?.. Où : « Qu’est-ce que c’est exactement ce qui fait ça, ce qui agit de telle manière ? »

La simple question : « qu’est-ce que c’est », tourne dans l’autre direction la lumière de la chose que vous êtes en train d’expérimenter.

 

La seconde question c’est : « Qu’est-ce qui compte vraiment dans ma vie ? Ce n’est pas une liste de dix choses, ce qui compte vraiment. Cette question ne vous demande pas de préférences, elle vous demande : sous la ligne, quand vous faites votre bilan final, qu’est-ce qui compte…quel est le plus grand malheur dans votre vie ?

Ce n’est pas quelque chose qu’il faut dire au moine, c’est quelque chose qu’il faut vous dire à vous-même…Parmi toutes les choses importantes quelles sont celles qui comptent vraiment ?

Parfois, c ’est difficile à trouver. Si c’est difficile, imaginez que vous n’avez plus que très peu de temps. Qu’est-ce que vous allez faire si on vous dit qu’il ne vous reste que deux ans ?.. Qu’est-ce que vous ne ferez plus ?…Demandez-vous !

Si deux ans ça vous paraît beaucoup, prenez quinze jours : qu’est-ce qui est le plus important s’il ne vous reste que quinze jours a vivre ? Peut-être est-ce là une chose utile à se demander. Combien de choses qui vous préoccupent aujourd’hui seraient encore importantes s’il ne vous reste plus que quinze jours ? Comme ça, vous clarifier les priorités.

Et demandez vous ça souvent, regardez si ça change, si ça ne change pas. Ça coupe beaucoup de confusion si on s’interroge de cette manière. C’est un peu plus aigu, peut-être un peu plus raide, mais il y a une clarté qui s’installe.

 

Troisième question : Demandez-vous à quoi, à qui, vous aimeriez bien ressembler dans une dizaine d’années. Identifiez des valeurs que vous aimeriez bien incarner.

Et puis, ça peut-être la quatrième question, demandez-vous ce que vous faites maintenant pour leur ressembler, ce que vous faites pour embarquer. Demandez-vous ce que vous allez faire maintenant pour ressembler à ce que vous avez identifié comme quelque chose d’admirable.

Enfin, cinquième question, ce que vous avez compris dans votre vie, cette compréhension, vous engage-t-elle à quelque chose, à quoi exactement ?

Votre évolution spirituelle est-ce qu’elle vous engage a faire quelque chose, est-ce qu’elle vous demande quelque chose ? Comment faut-il vivre pour vraiment se servir de sa compréhension ?

Est-ce qu’il y a des choses dont nous devenons responsables, parce que nous avons compris ?

Si vous savez comment la haine se transforme, comment les passions se transforment, est-ce que vous devenez responsables que ça se transforme vraiment où est-ce que vous pouvez laisser aller ?

Donc, demandez-vous ce que vous avez compris. Le fait de prendre refuge dans la sagesse, dans la vérité, dans la communauté, est-ce que cela vous demande quelque chose ?

Ça vous demande un engagement, peut-être une renonciation, peut-être ça vous demande une vulnérabilité ? Demandez-vous.

Et puis cherchez des gens qui pensent comme vous, cherchez des gens avec qui vous sentez une parenté dans la pratique.

Beaucoup d’entre nous ressentent fortement qu’ils sont seuls. La perspective non-éveillé est un point de vue de solitude.

Après avoir accepté une certaine solitude, il est recommandé de rencontrer les autres et de reconnaître beaucoup de bonté dans la présence des autres et toute l’aide qu’on peut s’apporter.

En fait, ce qu’on appelle kalyànamittatà, l’amitié spirituelle, c’est une vertu dans la vie.

Pas seulement avec les gens que vous aimez et envers qui vous sous sentez attirés , mais aussi avec ceux chez qui vous ressentez une honnête aspiration à la clarté, à la libération. C’est une vertu à pratiquer et à cultiver dans votre vie.

Je vais vous laisser avec cela, on commençait juste à toucher les points essentiels; considérez ces enseignements comme un début plutôt qu’une fin.

Merci.

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