Le don du Dhamma surpasse tous les autres dons

Le bien-être des autres

Le bien-être des autres

 

Extrait du livret “Enseignements du matin : 1”. Traduit de l’anglais par Claude Le Ninan, en collaboration avec
Ṭhānissaro Bhikkhu et Vijjākaro Bhikkhu

dhammatalks.org

 

Ajaan Fuang a parlé un jour de la fois où il était dans la forêt. Il était sur le point de dresser sa tente parasol, il a regardé autour de lui, et il n’a pas vu de nuages au loin. Il a donc pensé que ce serait une belle nuit claire. Il a alors dressé sa tente dans un endroit bien dégagé. Il était en train de méditer seul, quand brusquement autour de minuit, une énorme tempête a éclaté. Il ne sait pas d’où elle venait. Du vent et de la pluie. Il faut savoir qu’une tente parasol n’est pas vraiment une tente. Fondamentalement, c’est un parasol avec une moustiquaire suspendue après. Et bien entendu, le vent et la pluie pénétraient dedans. Il a donc enlevé toutes ses robes à l’exception de sa robe de dessous, et il les a mises dans son bol pour les conserver au sec. Puis il s’est assis là pour méditer.
Le sujet de sa méditation a été le suivant : « Il se peut que le corps soit mouillé, mais l’esprit, lui, n’est pas mouillé. » Le corps est mouillé, mais l’esprit, lui, n’est pas mouillé. Et il dit que cela lui a permis de passer la nuit. C’est la même chose un jour froid et pluvieux comme celui-ci. La pluie et le froid sont à l’extérieur, et votre corps, bien sûr, les attrape. Mais l’esprit n’est pas obligé de les attraper.

 

L’esprit peut rester avec la respiration. Enveloppez-vous bien. Et vous y êtes, vous choisissez l’endroit où l’esprit va se nourrir. S’il va se nourrir de détritus, bien sûr, il va souffrir. S’il va se nourrir de la douleur, bien sûr, il va souffrir. Mais si vous vous rendez compte qu’il existe un endroit bien chaud dans votre corps, alors, vous restez avec cet endroit bien chaud. Les jours où il fait chaud, vous recherchez un endroit frais. Vous vous rendez compte qu’il existe de nombreux potentiels ici même dans le moment présent.
Ceux sur lesquels vous choisissez de vous focaliser, ou ceux que vous allez encourager.

 

Donc, qu’est-ce que vous allez encourager ? Est-ce que vous voulez encourager la douleur et la souffrance, ou bien est-ce que vous voulez encourager un sens de bien-être ? Parce que si vous êtes dans une situation où il y a de la douleur ou de la souffrance, il est très probable que vous allez commencer à faire, à dire, et à penser des choses qui ne sont pas vraiment dans votre intérêt, ni dans l’intérêt de quelqu’un d’autre. Alors que si vous êtes dans une situation de bien-être intérieur, bien que les choses à l’extérieur puissent être difficiles, vous êtes en position de force. Et il est beaucoup plus probable que vous allez être capable de faire, de dire, et de penser des choses correctes. Donc, occupez-vous de votre sens de bien-être ici, parce que cela constitue un cadeau non seulement pour vous, mais aussi pour les gens autour de vous, de la même manière que lorsque vous êtes gentil avec les autres, c’est bien pour votre méditation.

 

Nous connaissons tous ce passage à propos des deux acrobates, où chacun doit s’occuper de son propre équilibre pour protéger l’équilibre de l’autre. Mais cette histoire possède également un autre aspect. Ainsi que le Bouddha l’a dit, quand vous êtes gentil avec les autres, quand vous aidez les autres, vous en bénéficiez et vous développez votre faculté d’endurance. Vous développez le principe de ne pas faire de mal, vous développez un esprit de bienveillance, un esprit d’empathie. Vous bénéficiez également de ces qualités intérieures. Donc, quand vous méditez, c’est bien pour les autres. Quand vous aidez les autres, c’est bien pour votre méditation. Essayez de conserver ces principes à l’esprit. Il n’existe pas de ligne de séparation nette entre eux. Certaines personnes disent que le Theravāda est égoïste et que le Mahāyāna est généreux, non égoïste. Mais du point de vue du Theravāda, il n’y a pas de véritable distinction entre le fait de travailler pour votre propre bien-être authentique et celui de travailler pour le bien-être authentique des autres. Les deux vont ensemble. Ce n’est pas un jeu à somme nulle. Lorsque vous méditez, souvenez-vous : c’est aussi bien pour les autres. Cela vous donne plus d’énergie pour méditer. Et quand vous aidez les autres, souvenez-vous : « Alors, c’est bien pour moi. C’est bien pour mon esprit. » Beaucoup de personnes vont venir ce soir, et cela va être une bonne occasion pour développer vos facultés d’endurance. Tout cela fait partie de la pratique.

dhammatalks : Enseignements du matin