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Votre mode par défaut

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Ṭhānissaro Bhikkhu

 

Quand vous méditez, vous essayez de trouver un centre, un endroit où l’esprit peut rassembler son énergie. Et vous voulez pouvoir faire cela non seulement pendant que vous êtes assis ici, les yeux fermés, mais aussi quand vous vous levez et que vous vous déplacez. C’est la raison pour laquelle nous pratiquons la méditation marchée, pour apprendre à maintenir ce centre, à le conserver aussi immobile que possible bien que le corps se déplace.

Pour pratiquer cela, trouvez un chemin qui est juste comme il faut, pas trop long, pas trop court. S’il est trop court, vous avez la tête qui tourne à force de faire demi-tour tout le temps. S’il est trop long, l’esprit peut très facilement s’écarter. Ensuite, marchez à une vitesse normale, ou à une vitesse légèrement plus lente.

Jusqu’à ce que vous soyez habitué au fait que vous avez votre centre, vous pouvez choisir n’importe quel endroit à l’intérieur du corps. Je recommande normalement un endroit soit dans la tête soit dans le torse, car ce sont les parties qui bougent le moins pendant que l’on marche. Autrement, focalisez-vous sur la respiration de la même manière que vous le faites quand vous êtes assis.

Quand vous arrivez à l’extrémité du chemin, arrêtez-vous une seconde. Assurez-vous que votre esprit ne s’est pas écarté. Ensuite, faites demi-tour. Prenez l’habitude de tourner toujours dans la même direction, afin de ne pas avoir à choisir, que cela devienne automatique. Ensuite, commencez à marcher vers l’autre extrémité du chemin.

Quand vous arrivez à l’autre extrémité, arrêtez-vous une seconde pour vérifier que vous n’avez pas perdu votre sati, que vous n’avez pas perdu votre attitude d’alerte.

Sati, bien sûr, c’est conserver la respiration à l’esprit. Quant à l’attitude d’alerte, c’est observer, pour voir comment les choses se passent réellement. C’est aussi vérifier, s’assurer que l’esprit reste avec son objet. Et si vous voulez, vous pouvez recommencer.

Vous commencez à l’extrémité du chemin et vous dites : « Je ne vais admettre aucune pensée qui va m’éloigner de ça, pendant que je marche le long du chemin, je ne vais pas la suivre. » Vous arrivez à l’autre extrémité du chemin, et jusque là vous avez réussi, vous faites demi-tour et vous vous assurez que vous n’allez pas vous écarter la fois suivante.

Au bout d’un certain temps, cela devient de plus en plus l’endroit où vous voulez vraiment rester. L’endroit dans le corps devient votre mode par défaut, ce qui est précisément ce que vous voulez. Vous voulez que ça soit la normalité : le fait que l’esprit est centré.

Après, lorsque vous avez appris à le maintenir centré au milieu d’une activité très simple comme marcher, vous pouvez essayer quelque chose de plus compliqué : vous essayez de maintenir ce centre pendant que vous balayez au monastère, pendant que vous nettoyez des choses, pendant que vous travaillez dans la cuisine, pendant que vous travaillez dans le verger.

Au final, vous en arrivez au stade où vous pouvez le maintenir même quand vous parlez avec d’autres personnes, même quand vous faites d’autres sortes de travaux. Vous avez continuellement le sens d’être centré dans le corps. C’est ce que vous voulez obtenir, parce que vous voulez être capable de voir les mouvements de l’esprit. Et la seule manière dont vous pouvez les voir, c’est en disposant d’un centre clair, stable auquel vous pouvez les comparer. Donc, assurez-vous de ne pas négliger cette partie de votre pratique.

 

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